RT-RE Bâtiment : guide de la réglementation thermique et environnementale
Imaginez une ville où chaque immeuble, chaque maison, respire l’intelligence énergétique : isolation optimisée, consommation maîtrisée, empreinte carbone réduite... Cette vision ne relève plus de la science-fiction, mais d’une évolution encadrée par des normes de plus en plus exigeantes. De la RT 1974 à la RE 2020, la réglementation thermique a métamorphosé le secteur du bâtiment, imposant des standards toujours plus ambitieux. Décryptons ensemble ces évolutions et leurs impacts concrets.
Qu’est-ce que la réglementation thermique ?
Définition et objectifs
La réglementation thermique (RT) regroupe l’ensemble des normes légales visant à encadrer la performance énergétique des bâtiments. Son rôle ? Fixer des seuils à ne pas dépasser en matière de consommation énergétique et imposer des exigences minimales pour garantir des constructions plus sobres.
Dès lors, chaque nouvelle réglementation affine les exigences pour limiter la déperdition thermique, encourager l’utilisation des énergies renouvelables et réduire l’empreinte carbone du secteur immobilier. L’objectif final dépasse la simple réduction de la facture énergétique : il s’agit de répondre aux impératifs climatiques en inscrivant le bâtiment dans une dynamique de transition écologique et de neutralité carbone.
Historique des réglementations thermiques
Depuis près de cinquante ans, la réglementation thermique évolue au gré des avancées technologiques et des impératifs environnementaux. Chaque nouvelle mouture impose des critères plus exigeants et affine la trajectoire du bâtiment vers la sobriété énergétique.
Les grandes étapes de la réglementation thermique en France :
1974 – Première RT : face au choc pétrolier, la première réglementation thermique voit le jour avec une priorité : réduire la consommation énergétique des bâtiments.
1988 – RT 1988 : durcissement des exigences en matière d’isolation et premières règles sur la consommation des équipements de chauffage et d’eau chaude sanitaire.
2000 – RT 2000 : introduction d’un critère global de performance énergétique pour l’ensemble du bâti.
2005 – RT 2005 : intégration d’exigences spécifiques sur les énergies renouvelables et la ventilation.
2012 – RT 2012 : révolution avec l’arrivée du bâtiment basse consommation (BBC), limitant drastiquement la consommation d’énergie primaire des nouvelles constructions.
2020 – RE 2020 : passage d’une réglementation thermique à une réglementation environnementale. Objectif : non seulement réduire les consommations, mais aussi limiter l’empreinte carbone des bâtiments tout au long de leur cycle de vie.

💡 À retenir : La transition entre RT et RE marque un tournant majeur. Désormais, l’impact environnemental global devient un critère central, aux côtés de la performance thermique et énergétique.
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Réglementation thermique pour le neuf et l’existant : les grandes différences
La réglementation thermique ne s’applique pas de la même manière aux bâtiments neufs et à ceux déjà construits. Tandis que les constructions récentes doivent répondre à des exigences de performance dès leur conception, la rénovation énergétique du parc immobilier impose des critères adaptés à l’existant.
Dès lors, deux approches se distinguent :
RT pour le neuf : anticipation et optimisation dès la phase de conception.
RT pour l’existant : amélioration progressive des performances énergétiques à travers des rénovations ciblées.
La RT 2012 : bases de l'efficacité énergétique

Entrée en vigueur au 1ᵉʳ janvier 2013, la RT 2012 a marqué un tournant majeur en imposant le concept de bâtiment basse consommation (BBC). Son ambition ? Réduire de 50 % la consommation énergétique des constructions neuves par rapport aux standards précédents.
🔍 Les exigences clés de la RT 2012 :
Consommation maximale (Cepmax) : limitée à 50 kWh/m²/an en énergie primaire, ajustée selon la zone climatique et l’altitude.
Bbiomax (besoins bioclimatiques) : optimisation de l’orientation, de l’isolation et de la ventilation naturelle pour réduire les besoins en chauffage, éclairage et climatisation.
Étanchéité à l’air renforcée : limitation des ponts thermiques et tests obligatoires à la livraison.
Recours aux énergies renouvelables : obligation d’installer au moins une source d’énergie renouvelable (ex : chauffe-eau solaire, pompe à chaleur, panneaux photovoltaïques).
Confort d’été : exigences pour limiter la surchauffe sans recours systématique à la climatisation.
Impact sur la conception des bâtiments :
📌 Architecture repensée : meilleure orientation des bâtiments pour maximiser les apports solaires.
📌 Choix des matériaux : isolation renforcée, double ou triple vitrage, enveloppe performante.
📌 Systèmes énergétiques optimisés : généralisation des chaudières à condensation, ventilation double flux, éclairage LED.
La RE 2020 : la nouvelle réglementation environnementale

Avec la RE 2020, le cadre réglementaire évolue pour intégrer une approche environnementale globale. Il ne s’agit plus uniquement de réduire la consommation énergétique, mais aussi de diminuer l’empreinte carbone du bâtiment sur l’ensemble de son cycle de vie.
Les grandes nouveautés apportées par la RE 2020 :
Analyse du cycle de vie (ACV) : prise en compte de l’impact carbone des matériaux et du chantier.
Seuils d’émissions de CO₂ : limitation progressive de l’empreinte carbone des bâtiments (objectif 2031 : – 30 % par rapport à 2022).
Performance énergétique renforcée : exigences supérieures à la RT 2012, avec un Cepmax réduit.
Bâtiments à énergie positive (BEPOS) : généralisation des constructions produisant plus d’énergie qu’elles n’en consomment.
Meilleure résistance aux canicules : introduction d’un indicateur d’inconfort estival pour éviter les surchauffes dans les logements mal ventilés.
📊 RT 2012 vs RE 2020 : quelles différences ?
Critères | RT 2012 | RE 2020 |
Objectif principal | Réduction de la consommation énergétique | Réduction de la consommation + empreinte carbone |
Consommation max | 50 kWh/m²/an | Plus basse qu’en RT 2012, seuils renforcés |
Énergies renouvelables | Encouragées | Devenues obligatoires |
Confort d’été | Prise en compte | Exigences renforcées pour anticiper les canicules |
Empreinte carbone | Non prise en compte | Intégrée dès la phase de conception |
La RT existant : améliorer l’efficacité énergétique du parc immobilier
Si les bâtiments neufs respectent des standards exigeants, le parc immobilier existant représente le véritable défi. La RT existant, instaurée en 2007, encadre les travaux de rénovation pour réduire les consommations énergétiques des logements et bureaux déjà construits.
En résumé, différences entre RT neuf et RT existant :
Critères | RT Neuf (RT 2012 / RE 2020) | RT Existant |
Conception bioclimatique | Exigée dès la phase de conception | Non concernée (contraintes du bâti existant) |
Objectifs | Bâtiments sobres et bas carbone | Amélioration progressive de la performance |
Performance énergétique | Très haute exigence | Critères moins stricts mais imposés pour certains travaux |
Énergies renouvelables | Obligatoires en RE 2020 | Encouragées, mais pas imposées |
Travaux obligatoires | Dès la construction | Lors de certaines rénovations (ravalement, toiture, etc.) |
Empreinte carbone | Critère central en RE 2020 | Non prise en compte dans la RT existant |
Avec ces réglementations, chaque projet – qu’il s’agisse d’une construction ou d’une rénovation – doit s’inscrire dans une logique d’optimisation énergétique. Un enjeu central pour l’avenir du parc immobilier français.
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La RT existant en détail : types et obligations

Contrairement aux constructions neuves, où les normes de performance énergétique s’imposent dès la conception, la rénovation des bâtiments existants suit une logique plus souple, adaptée aux contraintes architecturales et techniques. La RT existant donc, fixe des exigences spécifiques pour améliorer progressivement l’efficacité énergétique du parc immobilier français.
Elle se divise en trois grands cadres réglementaires :
La RT globale.
La RT par élément.
Les travaux embarqués.
La RT globale : définition et critères d’application
La RT globale concerne les rénovations lourdes et vise à réhausser significativement la performance énergétique des bâtiments. Elle impose d’atteindre un certain niveau d’efficacité après travaux, en tenant compte des spécificités de chaque bâtiment.
Un projet de rénovation entre dans le cadre de la RT globale s’il remplit simultanément trois conditions :
✅ Surface SHON (Surface Hors Œuvre Nette) supérieure à 1 000 m².
✅ Coût des travaux supérieur à 25 % de la valeur du bâtiment.
✅ Construction postérieure au 1er janvier 1948.
Lorsque ces critères sont remplis, le bâtiment doit atteindre un niveau de consommation énergétique cible, défini en fonction de sa typologie (logement, bureau, commerce, etc.).
La RT par élément : exigences par poste de travaux
Tous les projets de rénovation ne remplissent pas les critères de la RT globale. Pour ces cas-là, la RT par élément s’applique. Plutôt que d’imposer un niveau de performance global, elle fixe des exigences minimales pour chaque élément remplacé (isolation, fenêtres, chauffage, etc.).
Les principaux postes concernés sont :
✅ Isolation des parois opaques (murs, toiture, planchers bas).
✅ Remplacement des fenêtres et baies vitrées.
✅ Installation ou remplacement des systèmes de chauffage et d’eau chaude sanitaire.
✅ Mise en place d’une ventilation performante.
Chaque élément rénové doit respecter une performance énergétique minimale, exprimée par des coefficients thermiques (R pour l’isolation, U pour les menuiseries, rendement pour les équipements).
📊 Tableau des performances exigées par élément :
Équipement concerné | Exigence minimale |
Isolation des murs | R ≥ 3,7 m².K/W |
Isolation de la toiture | R ≥ 6 m².K/W |
Fenêtres double vitrage | Uw ≤ 1,3 W/m².K |
Chaudières gaz à condensation | Rendement ≥ 86 % |
Pompes à chaleur haute température | COP ≥ 3,5 |
Ventilation double flux | Rendement ≥ 75 % |
La RT par élément laisse donc une flexibilité aux maîtres d’ouvrage, leur permettant d’améliorer la performance énergétique à leur rythme, en fonction des contraintes techniques et budgétaires.
Les travaux embarqués : obligations légales en cas de rénovation lourde
Certaines rénovations lourdes déclenchent automatiquement l’obligation de réaliser des travaux d’isolation. On parle alors de travaux embarqués, imposés par la loi pour éviter que des rénovations importantes se fassent sans amélioration énergétique.
Les travaux concernés sont :
✅ Ravalement de façade : lorsque les travaux concernent plus de 50 % de la surface des parois, une isolation thermique extérieure devient obligatoire.
✅ Réfection de toiture : si plus de 50 % de la couverture est rénovée, une isolation de la toiture doit être mise en place.
✅ Aménagement d’un local en pièce habitable (> 5 m²) : obligation d’isoler si cela est techniquement réalisable.
Liste des travaux concernés et leurs exigences :
Type de travaux | Obligation | Exigence d’isolation |
Ravalement de façade (> 50 % de la surface rénovée) | Oui | Isolation extérieure R ≥ 3,7 m².K/W |
Réfection de toiture (> 50 % rénovée) | Oui | Isolation toiture R ≥ 6 m².K/W |
Aménagement d’une pièce habitable (> 5 m²) | Oui | Isolation des murs/plafonds si faisable |
Cette obligation garantit que les rénovations lourdes intègrent systématiquement une amélioration énergétique, ce qui limite ainsi les passoires thermiques à long terme.
Financer la mise en conformité avec la RT existant

Respecter la RT existant représente un investissement important. Heureusement, plusieurs dispositifs permettent d’alléger la facture des travaux de rénovation énergétique.
🔍 MaPrimeRénov’ Copro : jusqu’à 65 % de financement
Destinée aux copropriétés, MaPrimeRénov’ Copro finance jusqu’à 65 % des travaux, avec un plafond de 25 000 € par logement. Pour être éligible, l’immeuble doit :
Avoir été construit avant 2001.
Réaliser des travaux permettant un gain énergétique de 35 % minimum.
Être immatriculé au registre des copropriétés.
🔍 Autres aides financières disponibles
D’autres dispositifs viennent compléter le financement :
Certificats d’économies d’énergie (CEE) : primes accordées par les fournisseurs d’énergie pour financer des rénovations.
Éco-prêt à taux zéro (Éco-PTZ) : prêt sans intérêt jusqu’à 50 000 € pour les copropriétaires et particuliers.
Aides locales et régionales : subventions complémentaires selon la commune ou la région.
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Les 3 points clés à retenir :
La RT existant encadre la rénovation énergétique en imposant des obligations d’isolation pour certains travaux et en fixant des performances minimales pour les équipements.
Les exigences varient selon les projets : la RT globale s’applique aux rénovations lourdes, tandis que la RT par élément définit des seuils à respecter pour chaque équipement remplacé.
Des aides financières conséquentes existent comme MaPrimeRénov’ Copro, les CEE ou l’Éco-PTZ.
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